Née en Autriche, l'artiste Kiki Kogelnik (1935 Graz - 1997 Vienne), qui a passé la majeure partie de sa vie créative à New York, était en avance de son temps. Elle a dit un jour que les femmes devaient agir en samouraïs. Elle-même avait une approche combative des matériaux, des couleurs et des sujets sociaux. Après avoir réalisé des peintures expressionnistes, elle est devenue un phénomène pop art, expérimentant le collage et l’aérographe, de nouveaux matériaux comme le vinyle, mais aussi des matériaux traditionnels comme la céramique. Il est temps de donner enfin à cette artiste hors du commun la place qui lui revient en lui consacrant sa première grande rétrospective en Suisse.
Pourquoi l’œuvre de Kiki Kogelnik nous intéresse-t-elle tant? Sans doute parce que cette artiste visionnaire a anticipé des thèmes qui sont plus que jamais d’actualité: les acquis et les excès de la société de consommation, les avantages et les problèmes du pro-grès technique, la médecine et les diagnostics modernes ainsi que les discours omniprésents sur l’égalité des sexes, l’éthique médicale, la numérisation et la durabilité.
Avec près de 150 travaux couvrant quatre décennies de production artistique, l’exposition offre un panorama de l’œuvre riche de Kogelnik et en montre toute l’importance. Kogelnik était une pionnière, comme la presse le constata déjà à l’époque: «KIKI IS KICKS… NO QUESTION… HER PAINTING IS OF THE FUTURE. HER CLOTHES ARE UNIQUE […] Kiki may or may not become the girl of the year, but she undoubtedly is the girl of the future» (Women’s Wear Daily, 1966).

Une exposition réalisée en coopération avec le Kunstforum Wien.

Ill.: Kiki Kogelnik, Superserpent, 1974Museum Ortner, Vienne, © 1974 Kiki Kogelnik Foundation. All rights reserved